Le vote électronique

Le 2 juin 2016, on apprenait que le ministre de l’Intérieur, devenu maintenant le premier ministre, considérait que les machines à vote électronique permettent de « garantir la sincérité du scrutin ».

Profitons donc de ce début d’année d’élection pour faire un peu le tour de la question des machines de votes.

Le logiciel des machines

Premièrement, il faut savoir que le code source est soumis au code de la propriété intellectuelle. Il s’agit donc d’un code protégé et qui ne peut être communiqué aux citoyens.

Le plus problématique c’est qu’à cause de ce « secret professionnel », à ma connaissance ni l’ANSSI ni le CNIL n’ont pu faire un audit de ce code.

Audit

En parlant d’audit, quand bien même le code serait fourni à différents prestataires pour un audit, quid de la confiance.

Est-ce que vous seriez prêt à croire à 100 % que le gouvernement (sans distinction politique) donnerait le code source de la machine qui peut le faire élire ou éliminer ?
Est-ce que vous seriez prêt à croire que les politiciens (qui sont, aux yeux des français, corrompu) vous fourniraient ce code par pur altruisme ? Qu’ils ne paieraient pas pour trouver comment injecter un code malicieux.

Le hardware

Il n’y a pas que le code qui puisse être source de problème.

Quasiment deux semaines après l’intervention de Bernard Cazeneuve dont on parlait plus haut, un expert en sécurité informatique à découvert que les processeurs Intel exécutent un code dont l’objectif est pour ainsi dire inconnu.

Intel explique que ce code sert aux grandes entreprises pour gérer leurs parcs informatiques, mais au vu des révélations de Snowden le doute subsiste.

Le piratage

Ces machines sont vouées à être relié à un réseau. En enfin il faut vérifier que le votant existe, qu’il est bien dans ce bureau de vote, qu’il n’a pas déjà voté, faire remonter les votes, etc.

Hors tout ce qui est connecté à un réseau peut être piraté à partir d’une faille dans ce même réseau.

Si la mise en place de telle machine dépend de la commune, quand est-il de la mise en sécurité du réseau d’interconnexion ?

Est-elle à la charge des SI des mairies, communes ?

Logiciels

Pour aborder ce point, il faut revenir en 2008. Pour vous, aidez, c’est l’année des JO de Pékin, et accessoirement l’année de ma première déclaration d’impôts !

 

En 2008 j’ai donc découvert la déclaration par internet et ce fut aussi ma première rencontre avec l’informatique étatique.

Pour faire simple, le service des impôts utilisait une ancienne d’un logiciel appelé Java, et quand je dis ancienne je ne veux ne pas dire par rapport à maintenant, mais bien par rapport à la version qui était recommandée à cette époque.

 

Le souci ne s’est pas représenté depuis (à ma connaissance), mais peut-être est-ce dû au bruit, relativement important que cela eût fait. Cependant, les impôts sont extrêmement importants pour l’État et il a quand même utilisé une version déprécier pour un service critique, ce qui permet de se dire qu’il est possible que les machines de vote électronique aient ce même souci.

Bilan français

Depuis 2007 un moratoire concernant les machines de vote électronique existe en France.

Il fixe le nombre de communes autorisées à utiliser ses machines.

Le rapport de 2014 pointe du doigt les risques encourus par l’utilisation de ces machines.

Le 18 janvier le numéro de l’ANSSI  c’est positionner en défaveur du vote électronique, proposant une extension du moratoire qui dur déjà depuis dix ans.
http://www.liberation.fr/france/2014/04/15/vote-electronique-un-rapport-parlementaire-appelle-a-la-prudence_997935

 

Bilan américain

En 2012 un Américain a filmé une machine de vote en fonction, on passera sur la question de la légalité de ce geste aux États-Unis pour s’intéresser à ce que l’on y voit.

 

On apprendra plus tard qu’il suffisait de « recalibrer » la machine, chose assez surprenante étant donné que seule la sélection de Obama posait soucis.

 

http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2012/11/06/un-electeur-filme-une-machine-a-voter-qui-choisit-romney-quand-il-vote-pour-obama_1786651_829254.html.
http://www.msnbc.com/politicsnation/machine-turns-vote-obama-one-rom

 

Pour plus d’informations

Si vous souhaitez approfondir le sujet, je vous conseille ce rapport sénatorial, de 85 pages ainsi que l’interview que j’ai eu la chance de réalisée de Nicolas Bessau, porte parole du Parti Pirate.

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